Comment réagir face à des violences gynécologiques ?

Lors d’une consultation gynécologique, vous avez été confrontée à des propos humiliants ou encore à un refus de soin ? Estelle Dossin, psychologue clinicienne et psychanalyste, explique comment réagir face à des violences gynécologiques.

« Ça faisait partie des pires douleurs que j’ai ressentie dans mon parcours gynéco ». C’est avec ces mots qu’Adeline, décrit les violences gynécologiques qu’elles a subies. Cette douleur, associée au manque d’écoute de son médecin ont poussé la jeune femme à interrompre son parcours gynécologique pendant plusieurs années.

Les violences gynécologiques, qui peuvent être verbales, psychologiques ou physiques, peuvent donc avoir de graves conséquences. Et face à elles, il est parfois difficile de savoir comment réagir. « Avant toute chose, il faut connaître ses droits. Vous avez le droit de vous opposer à une pratique gynécologique si vous la jugez trop intrusive », indique Estelle Dossin, psychologue clinicienne et psychanalyste.

C’est notamment ce que rappelle la Charte de la consultation en gynécologie publiée en octobre dernier par le Collège national des gynécologues. « L’examen doit pouvoir être interrompu dès que la patiente en manifeste la volonté. Aucune pression, en cas de refus, ne sera exercée sur elle », peut-on lire dans ce document. Mais comment réagir lorsque l’on est mal à l’aise lors d’une consultation ou que l’on subit des violences gynécologiques ?

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Expliquer la situation à son gynécologue

Si vous redoutez la consultation gynécologique, la psychologue recommande dans un premier temps d’expliquer la situation à votre médecin, afin de lui dire que vous avez peur, que vous avez souvent mal et que vous avez besoin de temps. Une prise de parole pas toujours évidente, car « pour arriver à dire les choses au médecin, il faut sortir de sa position passive face à l’entité qu’incarne le médecin », explique Estelle Dossin. Ce qu’il faut garder à l’esprit ? Vous êtes « autorisée à être vous-même et à dire les choses », ajoute-t-elle.

Changer de médecin si nécessaire

Humiliation, jugement, manque d’empathie, douleur… Les violences gynécologiques peuvent prendre des formes diverses. Une chose est sûre : « Si vous estimez que la consultation chez un médecin s’est mal passée, il ne faut surtout pas hésiter à en changer », indique la psychologue. Sans interrompre son parcours gynécologique, il est important de trouver un professionnel de santé avec lequel on se sent en confiance.

Parler ce que vous avez vécu

Vous avez été victime de violences gynécologiques ? Il ne faut pas hésiter à les dénoncer en en parlant autour de vous. Estelle Dossin recommande d’en parler à ses proches, à des associations de victimes, mais aussi au prochain médecin qui vous suivra.

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Élément essentiel : la psychologue rappelle que « si une pratique physique, gynécologique vous est imposée sans votre consentement et que vous vous y êtes opposée, mais que le médecin n’a pas entendu votre position ou n’en a pas fait de cas, on rentre dans un autre cadre ». Elle précise que dans ce cas, vous avez la possibilité d’aller déposer plainte, mais aussi de faire un signalement auprès de l’Ordre des médecins.